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Les blondes flashantes d'Alfred Hitchcock

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J'inaugure cette catégorie avec la critique des "Blondes flashantes d'Alfred Hitchcock" par Serge Koster

Je ne cesse de le répéter, et une fois de plus ne fera pas de mal, il y a trop d’analyses sur Hitchcock qui s’attarde sur ses films pour un tirer plus une psychanalyse du réalisateur que pour comprendre la profondeur des œuvres et comprendre ce qui défini le style de celui qui inspire tous les plus grands réalisateurs depuis la Nouvelle Vague jusqu’à nos jours. Savoir si Hitchcock aimait telle ou telle actrice, si il était frustré sexuellement, si il fantasmait plus sur ses actrices que sur sa femme, cela ne doit pas entrer en compte quand on tente d’analyser l’œuvre et le style du Maître. Même si Serge Koster souligne, à raison, que le contexte dans lequel s’est déroulé le tournage du film entre en compte dans le résultat final, il en oubli qu’il y a une différence entre le contexte de cette période de temps et la psychologie générale d’Alfred Hitchcock. Plutôt que nous expliquer uniquement le rôle de chacune des quatre actrices choisies, Koster se fait mousser en allant chercher la perversité et les fantasmes cachés de celui qu’il appelle « Hitch le pervers ». Tout ne devient alors que métaphores du sexe et l’on découvre même que le seul suspens présent chez le Maître est le « suspens du sexe ». Pourtant, dans sa préface, Serge Koster commence bien en notant que « seul Alfred Hitchcock leur [aux actrices] a conféré une dimension mythique », Serge Koster marque un point en commençant ainsi. Tout de suite, le lecteur s’imagine que l’auteur va nous faire comprendre pourquoi les actrices passées devant la caméra d’Hitch sont ainsi déifiées. Mais tout ce que l’on obtient ce sont des commentaires souvent très gras (ainsi, parlant de la froideur de Marnie face à la consommation violente du mariage par Sean Connery : « Intense antinomie : elle ne « mouille » pas, le monde est un abîme mouillé ») et des théories bancales : « A bout de frustration, le héros hitchcockien (par projection du créateur sur son personnage ?) », agrémentés d’informations pas toujours exactes : « Hors plateau, en revanche, brouillards et balbutiements assombrissent l’horizon. Prétendant éconduit, le cinéaste se livre-t-il à un double massacre de sa star, dans le rôle de la victime des becs d’oiseaux, puis de la coupable au tisonnier ? » sachant que la dispute qui brisa définitivement l’amitié du réalisateur et de l’actrice se produisit sur le tournage de Marnie et que par conséquent l’auteur fait une erreur en supposant que les oiseaux s’attaquent à Tippi Hedren parce que Hitch à décidé d’assouvir sa vengeance.

L’auteur apparaît ainsi comme un machiste qui ne cherche dans l’œuvre du cinéaste que de quoi, pour rester dans l’esprit du livre, se faire bander et qui a mal interprété les mots d’Hitchcock : « Quand j’aborde les questions du sexe à l’écran, je n’oublie pas que, le suspens commande tout. Si le sexe est trop criard ou trop évident, il n’y a plus de suspense. » en réduisant le suspens au seul sujet du sexe, oubliant tout le reste, jusqu’à la scène de la douche de Psycho. Tout ce que Koster voit ce sont : « […] des femmes du monde, de vraies dames qui deviendront des putains dans la chambre à coucher » qui l’existent comme un lycéens encore puceau, ce qui fait de son analyse un écrit qui apporte moins qu’il ne fait preuve d’une profonde grivoiserie. 

 

 

 



07/08/2013
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