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Dreamworks versus Disney : le choc des titans

En terme de dessins-animés, deux studios s'imposent d'eux-mêmes : Disney (qui est aujourd'hui couplé avec Pixar) et Dreamworks. Chacun produit des œuvres diamétralement opposées. Quelles sont les particularités de chaque studio et lequel des deux à le plus de mérite ? C'est ce que nous allons tenter d'élucider ici. 

 

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Humour et références

Nous l'avons dit, Dreamworks et Disney offrent chacun des oeuvres diamétralement opposées. Alors que l'un propose des comédies loufoques telles que Shrek, l'autre se porte particulièrement sur l'adaptation de nos vieux contes. L'un désire faire rire tandis que l'autre ne pense qu'à assimiler ses films à de la magie. Pourtant, Disney a aussi l'intention de faire rire. A moindre mesure cependant. Le studio joue plus sur un humour simplet tenant principalement dans le comique de geste, on pense par exemple à Bambi qui fait ses premiers pas dans la forêt accompagné de Panpan et de son inquiétant trouble obsessionnel compulsif. Disney use d'un humour qui fait rire d'abord les enfants. Dreamworks, de son côté sait allier un humour d'enfant avec du comique qui s'adressera plus aux adolescents voire aux parents. Il va notamment créer des personnages plutôt inhabituels et qui ont rarement leur place au sein des dessins-animés tels que la méchante belle-sœur dans Shrek qui est un transexuel. Il va aussi faire des références à Disney et à bien d'autres choses (dans Shrek 2, Versace devient par exemple Versachery, un magasin de matériel de tir à l'arc), en prenant soin de tourner tout cela en dérision, toujours avec talent. Dreamworks, par son envie de faire rire avant tout, n'a donc pas peur de choquer les sentiments de l'américain de base, contrairement à Disney qui entend préserver à tout prix l'innocence de son public. Preuve en est des adaptations parfois douteuses que le studio offre des contes de Pérault, Andersen ou encore des frères Grimm qui, admettons le, sont considérablement trash. Disney a une fâcheuse tendance à aplanir les situations et les messages des contes originaux. Et on en arrive à se second point des scénari.

 

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Scenari et personnages

Contrairement à son challenger, Dreamworks crée ses histoires. Cette création pure (ou presque) permet de donner vie à des personnages nouveaux, au caractère plus marqué. L'absence d'influence extérieure de l'ampleur des contes, permet une plus grande liberté et une plus grande diversité. Ainsi, Kung Fu Panda raconte l'histoire certes principalement d'un panda, mais aussi de tous ses acolytes qui sont plus développés que les animaux de compagnie, même parlants, des princesses Disney. Shrek aussi (qui va décidément devenir notre référence pour cet article) regorge de personnages atypiques, intéressants, drôles et qui au fil des quatre films sont devenus de véritables icônes que l'on s'amuse à citer (ne me dites pas que vous n'avez jamais reproduit Tit Biscuit ou l’Âne, je ne vous croirai pas). 

Les héros Dreamworks sont aussi plus humains parce que très imparfaits, que ce soit dans les graphismes où dans l'apparence physique qu'on leur donne. Le jeune héros de Dragons est ainsi amputé de sa jambe sans aucun scrupule. 

Disney, de son côté, pense et dessine toujours dans une idée de perfection parce que la perfection c'est la magie. Et dans un sens ce n'est pas faux, il faut une parfaite maîtrise lorsqu'on est magicien. Les œuvres sont ainsi travaillées à l’extrême à tel point que le tournage de Blanche-Neige dure trois ans ou encore que le son de Fantasia est traité de telle sorte qu'on ait l’acoustique d'une salle de concert (cela a d'ailleurs débouché sur le procédé Fantasound). Du coup, tout est beau, les princes, les princesses, les décors et les chansons sans lesquelles les films ne seraient pas ce qu'ils sont. Les histoires aussi, sont belles, mais hélas plates. Le héros ou l'héroïne, se sent mal dans sa peau jusqu'à ce qu'il découvre le véritable amour, qui est généralement la seule personne rencontrée en dehors du cercle strictement familial. Le schéma narratif se répète encore et encore : d'abord Blanche-Neige et Prince Charmant, puis Cendrillon et son Prince, Ariel et Eric, Belle avec la bête, Bambi et Féline, etc. Malgré cela, on se lasse rarement. Chaque film est tellement travaillé, tellement unique qu'on ne peut s'empêcher de les voir un par un même si ils nous disent souvent la même chose : nos rêves se réalisent toujours. Oui, Dreamworks, même si c'est ça marque de fabrique, n'a pas cette esthétique qu'on aime tellement chez le papa de Mickey Mouse. 

 

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L'art de la suite

Comme tous bons studios américains qui se respectent, Dreamworks et Disney ont compris qu'il fallait presser le citron jusqu'au dernier pépin. Dans cette optique ils ont compris l'importance des suites. Et là encore, l'écart se creuse. 

Disney, dans son idée de se baser sur des oeuvre littéraires perd l'avantage dans la fabrication de suites qui tiennent la route. Les livres pour enfants s'arrêtent généralement à "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", ce qui ne demande pas d'explication plus précise ou plus profonde. Cela est ancré dans la conscience collective, cette phrase finale marque la fin des problèmes des protagonistes et le début d'une succession infinie de bonheurs. 

Mais chez Disney, on a la tête dure. Alors les suites, elles arrivent, qu'elles soient ou non justifiées (elles sont toujours justifiée quand on en vient au profit). Voilà que Cendrillon fait ses premiers pas de princesse, puis qu'elle se voit faire un retour dans le temps; que Ariel se retrouve maman d'une gamine aussi intenable qu'elle à son âge; que Lady et le Clochard ont un chiot; j'en passe et des meilleures. Bref, les personnages se retrouvent encore dans la galère alors même qu'on leur avait annoncé une paix éternelle. Mais les scénaristes ne se lassent jamais d'inventer des sœurs, des nouveaux méchants, de nouvelles intrigues dont finalement on se passerait bien. Car finalement, cette continuation ne fait que briser la magie des tout premiers films, parce que de un, on a l'impression de tourner en rond, et de deux parce que l'esthétique change, notamment lorsque les suites ont 60 d'écarts avec leurs prédécesseurs comme c'est le cas pour Bambi sortie en 1942 et Bambi 2 sorti en 2006. 

 

Chez Dreamworks par contre, on a la suite dans le sang. Comme pour tout, cela tient encore dans la création des histoires de toutes pièces. Le studio réalise des œuvres qui sont des entités bien dissociables les unes de autres. Les suites mettent donc en scène les mêmes personnages mais le premier volet a été si bien bouclé que cela permet une histoire tout à fait nouvelle et qui pourtant continue l'épopée des protagonistes. D'autant plus que ces derniers sont tous bien particuliers, bien neufs, bien uniques - contrairement aux princesses Disney qui finalement se ressemblent - qui ne donne pas lieu au "ils vécurent heureux et blablabla" si dérangeant. Dreamworks a ainsi réussi à donner à Shrek trois suites dont les deux premières se tiennent magistralement bien, parce qu'elles se détachent bien des autres films de la "saga". On trouve la même chose avec Kung Fu Panda et espérons le avec Dragons. 

 

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Décidément, nous avons là, avec Dreamworks et Disney, un combat de choc opposant deux styles  très différents. Mais finalement, nous pouvons dire que dans l'ensemble Disney s'accorde plus à un public d'enfants tandis que de son côté Dreamworks entend toucher une audience plus âgée, elle-même imprégnée de Disney (on n’apprécie Shrek jusqu'au bout que quand on a une culture Disney), qui est à même de comprendre des références moins voilées et certes moins subtiles mais beaucoup plus drôles. Cependant, enfant comme adulte, Walt nous émerveille toujours un peu que ce soit par les histoires pour les plus petits, que par les chansons pour tout le public, que par l'esthétique pour les plus grands et les plus amateurs de cinéma. Si nous devions départager, nous le ferions sur le message envoyé. Si Dreamworks n'est pas très critique, Disney ,lui, donne des idées sur la vie qui laissent à désirer et que l'on doit éviter de voir s'ancrer dans les consciences. 

Le score : 

Dreamworks : 1   

Disney : 0,9

 

Pour finir 

La bande-annonce de Dragons 2 pour les amateurs : 

 

Un extrait de La Belle au bois dormant, avec musique inspirée de Tchaikovski s'il-vous-plait et esthétique tirée des gravures du Moyen-Age et d'Audrey Hepburn pour l’héroïne : 

 



03/06/2014
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